Il est bon, lorsque l’Hiver sévit au lendemain de fêtes de fin d’années copieusement garnies de mets raffinés pour les uns, indigestes pour les autres mais toujours bien arrosés, il est bon donc de se remettre au sport dès les premières lueurs de janvier.
Ainsi, après un repos aussi
mérité que forcé par la fermeture annuelle de leur enceinte, les chamalièrois
vécurent une semaine inaugurale riche en émotions, débutée par l’ascension sans
sherpa de l’horrifiante rue des Montagnards que même les chamois ont déserté de
nos jours tant sa pente est ardue.
C’est que se profilait pour le
week-end de reprise du Championnat d’Auvergne de 2ème Série une
ascension du même type, celle de l’obtention d’un succès sur les guerriers de
Dôme Sioule, qui depuis deux ans ont fait preuve à moult reprises de leurs
qualités de combattants et d’accrocheurs dans le bon sens du terme.
Dans l’optique d’un succès
primordial pour eux, les rouge et blanc avaient battu le rappel des troupes pour
la réception des « oranges », couleur préférée de l’éminent Bertrand
Vandervliet qui, bien que n’étant pas en mesure de répondre présent, portait
ses camarades de ses chaleureux encouragements avant la partie. Même le futur
papa Jérémy « Phlyctène »Brigaud était sur le pré, oreillette
discrètement infiltrée sous le bandeau en cas d’accouchement prématuré qui
n’eut finalement pas lieu, la belle Sylvie brillant comme à son habitude par
son élégance et sa discrétion.
L’arbitre de la rencontre
pouvait donc donner le coup d’envoi du sommet du jour, devant une affluence
renforcée par les Ultras de Dôme Sioule aussi fidèles que semblables à leurs
favoris, bâtis comme des séracs.
L’entame des débats était
favorable aux locaux, qui multipliaient les prises de balles en touche et les
beaux relais de leurs avants, jusqu’au premier essai de la partie signé de
l’inévitable Jonathan Paulus dont les qualités diverses et variées pourraient
bien lui valoir une sélection chez les barbarians fidjiens lors de leur prochain
passage en Auvergne en 2045.
Omniprésents, les avants
chamalièrois répondaient présents là où on les attendait : dans les rucks
et autour. Une défense sans faille, aussi impliquée et déterminée que
courageuse, qui portait ses fruits dans la récupération de balle.
C’est sur l’une d’elle que les
trois quarts chamalièrois lançaient une superbe offensive au cours de laquelle
l’inégalable Pierre Flumian allait s’illustrer à merveille.
C’est vrai qu’on ne l’avait
plus vu depuis un moment, le Pierrot. Certains en auraient oublié le grand
sportif qu’il est. Il se trouve qu’après sa victoire dans le Tour du Burkina
Faso cycliste et sa deuxième place au Marathon de New York, il fit une mauvaise
chute au Grand Prix Hors-Bord de Dubaï, ce qui le contraint à rejoindre la
plage à la nage. Il n’en fallait pas plus pour le persuader qu’il lui fallait
aller disputer un match à Chatrousse pour préparer le prochain Triathlon
Ironman Cozumel, au Mexique.
Avis aux parieurs, nul doute
sur ses chances de l’emporter : sa prestation face à Dôme Sioule fut
exceptionnelle, à l’image de son cadrage d’école sur le deuxième essai
chamalièrois où il décalait Loïc Araujo et ses « chaussures supersoniques
gravées à son nom que personne ne pourra jamais rattraper » (site internet
en cours de réalisation, à découvrir bientôt) pour porter la marque à 10-0 en
faveur des rouge et blancs.
Quelques instants plus tard,
Antoine Dellac, qui n’avait pu transformer les deux réalisations du bord de
touche, convertissait une pénalité qui donnait treize points d’avance aux siens
à la demi-heure de jeu (13-0).
Le Stade poussait encore, et
c’est l’excellent Pierre Barlet, pur produit de la formation chamalièroise, qui
inscrivait le troisième essai d’une course limpide et déterminée. 18-0 à la
pause, l’objectif d’un bonus offensif provisoirement acquis s’imposait aux
locaux en vue du second acte.
Mais c’est toujours lorsque
l’homme croit maîtriser la montagne que celle-ci le rappelle à l’ordre. Le
début de la seconde période était tout à l’avantage des visiteurs, plus
présents sur les points de rendez-vous, plus incisifs bien que parfois
maladroits.
Sur un mouvement au large
après une longue période de résistance des stadistes, Dôme Sioule marquait et
anéantissait le bonus chamalièrois (18-5, 54ème). Un point supplémentaire
que les coéquipiers de Christophe Mazin ne parviendront pas à retourner
chercher, le planchot n’évoluant plus lors de cette fin de partie.
Au final, c’est un nouvel
échelon gravi par Chamalières dans sa difficile quête d’une place en Première
Série. Un premier sommet avant l’Everest, dimanche prochain : l’ogre
Ennezat sur ses terres, vaincu avec les pires difficultés à Chatrousse au match
aller et qui n’a pas fait mystère dans la presse durant la trêve de sa
conviction d’être en très bonne position pour monter.
Un match qu’il faudra préparer
tous ensemble cette semaine à l’entraînement, avec détermination mais aussi
sérénité, comme il convient de le faire avant chaque grand rendez-vous. Pour
que l’ascension se poursuive…
Auteur : Mich le Fidjien
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