Le Stade Chamalièrois est
devenu champion d’Auvergne 2013-2014 de 2ème Série ce dimanche 27 Avril à
Issoire en venant à bout d’une redoutable équipe d’Ennezat par 14 points à 10.
Après avoir étudié
l’éventualité de rejoindre Issoire à dos de chameau, en auto stop cachés
derrière leurs compagnes sur le bord de la route ou à vélo sur proposition de
Pierre Flumian, et le sous-marin d’Éric Louchart étant indisponible, les
stadistes obtenaient finalement de leur Président bienaimé la mise à
disposition d’un bus les plaçant dans les meilleures conditions pour un succès.
Restait à prouver sur le
terrain leur supériorité à de valeureux et surmotivés nazadais, dont les
visages exsangues aux yeux exorbités hantaient l’entrée du vestiaire voisin de
celui des rouge et blancs.
L’entame de match voyait
pourtant les chamalièrois suivre les précieux conseils de leur capitaine
Christophe Cheminade pour être les premiers en action. Antoine Dellac ouvrait
le score sur pénalité (3-0, 5ème), avant un premier échec sur une
tentative difficile. Chamalières avait toutefois franchi la défense adverse à
plusieurs reprises tout en étant très présente dans les impacts.
Les deux équipes cherchaient
cependant à occuper le terrain par du jeu au pied, et si l’on excepte quelques
maladresses de leur arrière garde, les noir et blancs d’Ennezat se montraient
plus précis dans cet exercice et entraient de fait dans le camp chamalièrois.
Leur botteur se voyait ainsi
offrir deux opportunités qu’il ne parvenait pas à convertir en points. Sur une
relance de grande qualité, les supporters rouge et blancs, moins nombreux mais
d’autant plus méritants que leurs bruyants homologues du jour, allaient pouvoir
exulter.
Après un beau mouvement
collectif, le ballon parvenait à l’éminent Antoine Besse, qui jouait le coup à
la perfection pour décaler son talonneur Grégoire Boutonnet, en position
d’ailier tel un Mario Ledesma de la grande époque, qui filait inscrire le
premier essai stadiste. Le score passait ainsi à 8-0 à la 28ème
minute de jeu, contraignant Ennezat à réagir dans les plus brefs délais sous
peine de se voir distancé.
Ce fut chose faite à la faveur
d’un exploit personnel de l’excellent ouvreur nazadais, aussi petit par la
taille que grand par le talent, à en faire pâlir n’importe quel bodybuildé du
Top 14, qui parvint par la vivacité de ses appuis à déposer bon nombre de
défenseurs chamalièrois pour aplatir tout près des perches. 8-7 à la 32ème,
le match était totalement relancé, tandis que la mèche d’Antoine Besse était
aussi virevoltante après le « cad’deb » qui lui avait été infligé
qu’Augustin Gard, spécialiste renommé du genre présent sur le bord du terrain, restait béat
d’admiration
Mais une nouvelle fois cette
saison, fait nouveau pour une équipe fanion de Chamalières par rapport à ces
dernières années, le Stade allait faire preuve d’une sérénité épatante en
repartant immédiatement à l’assaut du camp adverse, sans se laisser courber par
la pression du score chancelant, et scorer à nouveau dans les plus brefs
délais.
Comme un symbole, c’est Jérôme
Rougier, le fameux ex ouvreur de Fédérale 1 évoqué dans la presse varennoise la
semaine passée, que le Midol pourrait bien annoncer au Munster dans les
semaines à venir, qui claquait un drop d’anthologie pour donner quatre points
d’avance aux siens (11-7, 35ème).
Le premier acte s’achevait sur
une vaine tentative du téméraire Antoine Dellac. Mais le second reprenait sur
un bel allant des hommes du président Gonzalvo qui obtenaient une nouvelle
pénalité à la 52ème minute que Dellac ne parvenait pas non plus à
transformer.
Ennezat en profitait pour
revenir à nouveau sur pénalité, et porter le score à 11-10 à l’heure de jeu. Et
Chamalières rebondissait à nouveau, dominait encore, pour tenter deux nouvelles
pénalités dont une ferait mouche par Antoine Dellac (14-10, 70ème).
La fin de partie, comme face à
Varennes, fut pourtant irrespirable. Cédric Champion, auteur d’un plaquage
breveté 1922 sur son vis-à-vis, se voyait sanctionné d’un carton jaune logique.
Ennezat poussait, campait sur les cinq mètres chamalièrois. Obtenait une touche
très bien placée, dont le lancer fut merveilleusement négocié, que le sauteur
prit magistralement, très haut dans les airs, sans que personne ne puisse
contester un éventuel ballon porté qui aurait à coup sûr fini dans l’embut…
Mais un peu à la « montferrandaise », les noirs optaient plutôt pour
une tentative très compliquée de combinaison avec le talonneur en début de
couloir via une remise de tous les dangers du sauteur vers son lanceur…qui
débouchait sur un en avant et une mêlée chamalièroise.
Quelques instants plus tard,
le coup de sifflet final remplissait de joie les cœurs des rouge et blancs si
souvent meurtris extra-sportivement cette saison, que le pré aura toutefois
ravi par ailleurs. Bien sûr, la fête sera belle, la solidité et l’amphibie du
bouclier mises à rude épreuve, la nuit aura été longue et appréciée de chacun,
mais au-delà, la fierté d’avoir marqué l’Histoire du club restera pour nous
tous comme l’essentiel de cet exercice empreint de rencontres fortes en
émotions, en amitiés, en solidarité pour espérons-le, le plus longtemps
possible.
Comme certains d’entre nous
sommes champions 2010 pour toujours, nous serons champions 2014 à vie, de façon
indélébile, et cela nous liera forcément à jamais, quoiqu’il arrive. Une bonne
raison de poursuivre cette aventure en Championnat de France, le 11 mai
prochain, sur un terrain neutre à déterminer en 1/32ème de Finale
face à Andrézieux Bouthéon, battu in extremis ce dimanche en finale du Lyonnais
par Culin (19-21).
Auteur : Mich le Fidjien